MarianneZenger

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Harpagophytum ou Griffe du Diable ou Devil's Claw

ANTI-DOULEUR NATUREL

Introduction

Cette plante millénaire, également appelée Griffe du Diable, pousse dans le Kalahari en Namibie ou dans les régions semi-désertiques du Botswana et de l'Afrique du Sud. L'harpagophytum est utilisé depuis des millénaires par les populations locales pour lutter contre leurs douleurs articulaires. C'est une excellente alternative à ce que prescrit la médecine conventionnelle qui se contente généralement de masquer les symptômes à coup d’anti-douleurs, d'anti-inflammatoires et d’anti-acides qui, non seulement, ne s’attaquent pas à l’origine du problème, mais peuvent avoir des effets délétères sur l’estomac et les reins. Ma recherche montre aussi que d'autres sources naturelles, peut-être plus proches, ainsi qu'une meilleure hygiène de vie et de ses émotions peuvent combattre, atténuer, voire éliminer les douleurs. 

Sa découverte

Les premières recherches concernant l'harpagophytum ont été menées dans les années 1900 par G.H. Mehnert, un botaniste allemand, fasciné par la région du Kalahari et attaché aux populations locales. Sa proximité et sa bienveillance envers les Bochimans, la plus ancienne population d'Afrique australe, lui permirent d'établir des contacts privilégiés avec les « guérisseurs » traditionnels et de découvrir cette plante médicinale.[1] Lorsqu’un animal marche sur les petits crochets de la plante, il a si mal qu’il devient comme fou. Il fait ce que les indigènes appellent la “danse du diable”, d’où le nom de Griffe du diable.

Sa composition

L'harpagophytum est une plante vivace de la famille des Pedaliaceae (la famille du sésame); ses feuilles sont charnues et lobées, ses fruits ligneux, elle dispose d’une tige rampante sur le sol qui porte des feuilles alternes et des fleurs rouges en forme de trompette. Sa racine a un développement vertical (jusqu’à 50 cm de long). De cette racine démarre des racines secondaires qui donnent des tubercules de réserve parfois énormes (jusqu’à 1,5kg) et c’est cette partie de la plante qui renferme ses incroyables propriétés ! Ses vertus s'expliquent probablement par le fait qu'elle passe dix mois de l'année enfouie sous le sol, afin de se protéger contre l'aridité extrême du désert de Kalahari. Pour survivre sous terre si longtemps, la plante doit conserver dans ses racines de grandes quantités de nutriments et minéraux essentiels. L'un de ces éléments nutritifs est un composé de sucre appelé harpagoside, qui fait partie de la famille des iridoïdes, des substances actives qui donnent à la Griffe du diableson pouvoir naturel pour la bonne santé articulaire[2].

Son usage thérapeutique

Cette racine est utilisée comme anti-inflammatoire, anti-rhumatisme et anti-douleur dans certaines pathologies, telles que:

  • Douleurs articulaires, musculaires, dorsales et lombaires
  • Tendinites
  • Rhumatismes
  • Entorses
  • Fibromyalgie
  • Goutte
  • Arthrose, raideurs articulaires

Les vertus analgésiques et anti-inflammatoires de la plante ont un effet tant sur les animaux que sur les hommes.

Les vétérinaires la prescrivent en particulier pour le cheval. Son action est rapide et se fait sentir en quelques jours, toutefois son utilisation se fait en cure de 1 à 3 mois pour en tirer tous les bénéfices. Pour les chevaux arthrosiques, il est conseillé de faire des cures régulières avec des pauses de 1 mois environ. Toutefois, cette plante est considérée comme dopante par la FEI (Fédération Equestre Internationale) et il est conseillé de stopper le traitement 72h avant une compétition[3].

Sous quelle forme ?

L’harpagophytum se trouve sous plusieurs formes :

  • En extrait sec
  • En décoction
  • En extraits fluides (ampoules, flacons) mais très chers
  • En granules homéopathiques
  • En teinture mère

La posologie est de 2 à 4 grammes journaliers et il faut privilégier les gélules d’extrait sec, plus efficaces que la poudre de racine.

Précautions

Il n’est pas conseillé de faire usage d'harpagophytum en cas d’ulcères gastriques ou duodénaux et en cas de prise d'hypertenseurs. L’harpagophytum pourrait à la longue engendrer des effets secondaires, tels que des problèmes intestinaux, des irritations de l’estomac et même des insuffisances rénales[4]. Comme toute chose, il est préférable de faire une cure d'harpagophytum pendant 3 mois et de faire une pause thérapeutique pour permettre au corps de s'autoguérir par une refonte de son hygiène de vie.

L'harpagophytum versus les médicaments classiques

L'harpagophytum est une alternative aux traitements médicamenteux dont les effets secondaires peuvent être graves. Mentionnons une panoplie de traitements « classiques », dont certains sont en vente libre et dont les personnes usent et abusent contre les douleurs articulaires[5], mais  avec également des effets secondaires notoires:

Paracétamol : Il en existe de nombreux avec des noms très différents, en vente libre, avec malheureusement des risques rénaux, digestifs, hépatiques et cardiovasculaires contre lesquels le grand public n'est pas assez averti.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (Ibuprofène, aspirine ou Diclofénac) : risques d’hémorragie, de perforations digestives et, sur le long terme, destruction de vos cartilages.

Injections de cortisone : prise de poids, rétention d’eau, perte musculaire et augmentation des risques de fracture, même si l’usage des corticoïdes reste parfois incontournable.

Autres options naturelles

Mis à part l'harpagophytum, divers produits naturels peuvent être utilisés seuls, ou associés aux thérapies dites « officielles », mentionnées ci-dessus. En voici quelques exemples:

  1. Dans la gemmothérapie, reine des thérapies anti-rhumatismales, il existe différents remèdes:
    1. Les bourgeons de cassis (Ribes nigrum) stimulent les surrénales et sont donc, naturellement des anti-inflammatoires efficaces pour tous types d’inflammations.
    2. Les bourgeons de pin (Pinus montana) sont actifs en cas de rhumatismes chroniques non inflammatoires. Ils sont souvent associés à la sève de bouleau, puissant dépuratif antirhumatismal, dont on peut conseiller une cure printanière et/ou automnale régulière.
    3. Les bourgeons de vigne (Vitis vinifera) sont très efficaces contre les inflammations arthritiques des petites articulations souvent au niveau des mains.
    4. Ceux de la vigne vierge (Ampelopsis weitchii) sont plus particulièrement conseillés (en association avec les bourgeons de cassis) pour les douleurs articulaires très inflammatoires, déformantes et rapidement évolutives, quelles que soient leur localisation. Citons la périarthrite de l’épaule, la spondylarthrite de la hanche ou la polyarthrite rhumatoïde qui touche d’emblée de multiples articulations.
    5. Le bourgeon de frêne (Fraxinus excelsior) est proposé en cas de douleurs liées à l’excès d’acide urique (hyperuricémie) et donc à la goutte qui, contrairement à des idées reçues, ne touche pas que les personnes âgées ou le gros orteil.
    6. Le bourgeon de sapin (Abies pectinata) est conseillé en cas de décalcification osseuse (ostéopénie ou ostéoporose). Ces deux derniers bourgeons sont souvent associés à la silice organique ou à la prêle.

  1. Les plantes anti-inflammatoires et antirhumatismales
    1. A titre indicatif, une plante européenne, la scrofulaire, contient des taux extrêmement élevés d’harpagoside, le principe actif antalgique et anti-inflammatoire de base de l’harpagophytum. Cette plante aux petites fleurs rouges, qui pousse dans nos fossés et au bord de nos cours d’eau est connue depuis longtemps en herboristerie. Et cette plante de chez nous a un autre avantage de taille sur la star africaine…En effet, la scrofulaire est très bien tolérée et n’a aucun effet négatif connu. On la trouve en EPS (extrait fluide de plante standardisé). De plus, contrairement à l’harpagophytum qui n’agit que sur le ressenti, la scrofulaire agirait à la fois sur les douleurs articulaires et sur la cause du problème, car elle règle l’acidité et active la circulation lymphatique. La scrofulaire facilite ainsi la circulation des nutriments et l’évacuation des déchets. Certains de ses composés seraient même capables de combattre les enzymes qui détruisent la matrice cartilagineuse ! Quand on regarde sa composition, on comprend mieux son efficacité. C’est comme si la nature avait mis dans la scrofulaire tout ce qui existait pour agir sur les articulations.
    2. On retrouve le cassis sous forme de teinture ou d’infusion de feuilles qui stimulerait l'élimination des acides, tout en faisant baisser la concentration des molécules anti-inflammatoires.
    3. La reine des prés, cette plante aux petites fleurs blanches, que l’on trouve, partout dans notre environnement, est anti-inflammatoire et antalgique et contient de l’acide salicylique qui est à l’origine de la découverte de l’aspirine, mais elle n’en a ni les dangers ni les contre-indications, même si on en consomme un litre d’infusion par jour. Il ne faut pas oublier l'arnica que l'on trouve sous plusieurs formes, mais qui est plutôt une plante anti-chocs ou anti-bleus.
    4. Citons également le curcuma et le boswellia serrata, c-à-d. l'encens, dont la résine est utilisée depuis longtemps dans la médecine traditionnelle ayurvédique pour calmer les douleurs articulaires et prévenir la dégradation du cartilage.
    5. La gaulthérie odorante et la menthe poivrée en huiles essentielles: mélangez 2 à 3 gouttes de chaque à une huile végétale anti-inflammatoire, comme le millepertuis[6] ou l'huile de chanvre (CBD)[7], à appliquer sur les articulations, muscles ou nerfs douloureux, rouges et chauds.

  1. L’homéopathie au secours des douleurs articulaires
    1. Apis (le venin d’abeille) en basses, moyennes et hautes dilutions calme les oedèmes inflammatoires ;
    2. Rhus Tox en hautes dilutions (30 CH) est souvent conseillé en doses toutes les semaines ou quinzaines. Il s’adresse aux douleurs inflammatoires très sensibles au mouvement.
    3. Bryonia s’adresse plutôt aux douleurs articulaires de type arthrosiques quand elles sont améliorées par le mouvement.
    4. Certains remèdes qualifiés de « secondaires » souvent proposés en basses dilutions (4CH) comme Colchicum, Ruta, Angustura (tendinites), Dulcamara (en cas d’aggravation par l’humidité) ou Solanum malacoxylon pour les douleurs de l’épaule.
    5. Des remèdes dits de « constitution », comme Calcarea fluorica, souvent en hautes et moyennes dilutions (15 ou 30CH) permettent de contribuer au traitement de fond des arthrites avec déformation, déminéralisation et hyperlaxité ligamentaire[8].

Attention à notre assiette

Notre alimentation est aussi source d'inflammation et un soin particulier est à observer concernant l'équilibre acido-basique. Les troubles articulaires sont presque toujours liés à un excès d’acidité qui, à la longue, peut enflammer et déminéraliser les articulations, amenant ainsi douleurs et usure prématurée des cartilages.

Pour contrebalancer l'acidité des aliments, mangez des aliments basiques (légumes verts, pommes de terre, bananes, amandes, etc.). Un message du mois sera prochainement consacré à l'alimentation acido-basique.

En attendant, prenez de l'huile extraite des poissons d'eau froide (maquereau, sardines, anchois…) riche en acides gras oméga-3. Car les oméga-3 ciblent les récepteurs de l'inflammation de votre organisme, c’est ce qui rend cette huile aussi efficace pour lutter contre l'inflammation.


De même, des études scientifiques ont démontré les bienfaits du gingembre: pris quotidiennement pendant trois mois, le gingembre a montré une activité anti-inflammatoire sur l’arthrose du genou et de la hanche. En phytothérapie, le gingembre est la plante de référence pour combattre les gênes de toutes natures : cette racine est utilisée depuis plus de 5000 ans dans différents pays et elle contient des propriétés pour aider à maintenir la mobilité des articulations[9]. Vous pouvez consommer le gingembre frais ou en condiment pour relever les plats du quotidien ou le combiner avec le curcuma, autre anti-inflammatoire notoire, dans une boisson à base de jus de citron frais, agrémenté d'une tranche de gingembre passée au presse-ail, saupoudrée de curcuma et une pincée de poivre moulu, à prendre le matin dans un verre d'eau.

Autres techniques pour soulager la douleur (sans médicaments)

Pour atténuer le mal de dos, deux approches ont montré des résultats notoires : l’acupuncture et le yoga, mais soulignons aussi les bénéfices de la relaxation et des techniques de gestion des émotions.

Je m'inspire ici du Dr J. Sarno[10] qui dit que, dans de très nombreux cas, les douleurs chroniques ne sont pas causées par un problème corporel, mais elles sont produites par notre cerveau, qui crée une douleur physique pour vous détourner d'une colère refoulée après un traumatisme de l'enfance, une blessure émotionnelle, un stress: conflits au travail, divorce, pressions familiales, problèmes financiers, mais aussi de la pression qu’on s’impose à soi-même pour être « parfait », la culpabilité, la honte, la peur, l'insécurité, la vulnérabilité. 

En pratique, le Dr Sarno recommande de faire une liste, très longue s’il le faut, de toutes les pressions ou contraintes que l’on a subies au cours de notre vie et qui pourraient susciter une forme de rage au fond de nous-mêmes. Plus étonnant, le Dr Sarno conseille également de « parler à son cerveau » : « Des patients soignés avec succès disent que lorsqu’ils sentaient le signe annonciateur d’une crise, un élancement de douleur, ils se parlaient ou même se criaient dessus et la douleur disparaissait ». Il pense, avec Freud, que le refoulement, par notre inconscient, de certaines émotions, conduit le cerveau à créer des douleurs, comme une forme de diversion pour éviter que notre moi conscient ne puisse accéder à ces émotions refoulées. Il faut donc souvent penser émotionnel et pas seulement physique. En accompagnement de ce « traitement », le Dr Sarno conseille de se préserver, chaque jour, une période de méditation.

Et, last but not least, maintenez un bon niveau d’activité physique, en essayant d’oublier la douleur et en ne craignant pas de malmener un « dos fragile ». En effet, pour améliorer votre santé à long terme, il faut lutter de toutes vos forces contre la menace la plus sournoise : l’immobilité.

J’espère que ces quelques conseils vous seront utiles et vous aideront à lever le pied sur votre consommation de paracétamol.



[1] Tiré de Le secret des Bochimans pour vieillir sans obstacle 10.10.2020 Laboratoire Cell'Innov

[4] https://www.mskcc.org/cancercare/diagnosistreatment/symptommanagement/integrativemedicine/herbs/search?keys=harpagophytum&letter

[5] Tiré de Jean-Marc Dupuis Santé Nature Innovation Douleurs articulaires : les différentes façons de les soulager et les traiter 18.8.2022

[7] La molécule non psychotrope du cannabis, le CBD (ou cannabidiol), présente des effets importants contre les douleurs neuropathiques et inflammatoires

[8] Florent Cavalier Pure Santé Douleurs articulaires, 4 remèdes à essayer quand on a tout essayé 8.1.2023

[9] Tiré de Santé Non Censurée, Paracétamol êtes-vous en train de vous empoisonner? 1.3.2023

[10] Pr John Sarno Le meilleur anti-douleur c'est votre cerveau, éd. Thierry Souccar, août 2015

Harpagophytum.pdf

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Marianne Zenger thérapeute agréée ASCA    +41(0)79 416 30 01    mzenger@worldcom.ch

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